Ce pigeonnier est situé 2244 route de Trotte-Lapin.
On peut faire des visites en téléphonant au 06 85 43 29 98 - Tarif 4€ par personne.
RESTAURATION D'UN PIGEONNIER
Les structures de cet édifice étaient fortement endommagées depuis de nombreuses années. La tempête de janvier 2009 avait accentué le délabrement de la toiture. Les travaux de restauration à l'identique, engagés depuis la fin de l'année 2010, se sont achevés pour la partie toiture et murs extérieurs fin mai 2011. Par souci d'authenticité, la charpente a été réalisée en chêne, essence locale précédemment utilisée. Les anciennes tuiles et briques ont été réemployées après nettoyage et brossage manuels. Le savoir-faire ancestral d'un artisan associé à celui de fabricants de matériaux a rendu possible cette restauration.
Dès Avril 2009 pour éviter une destruction inéluctable de cette construction emblématique des campagnes Lot et Garonnaises, les propriétaires, avec le concours financier du Service du Patrimoine du Conseil Général et le concours technique du CAUE (conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) ont entrepris sa rénovation.
Le pigeonnier, implanté dans des régions de culture de céréales, faisait partie intégrante de la ferme et générait un rapport conséquent pour ses propriétaires. Son emplacement, choisi avec soin sur une parcelle élevée, était proche d'un point d'eau pour nourrir les pigeonneaux et distant des habitations pour assurer la tranquillité des volatiles et préserver les toitures des souillures.
Sa fonction était triple :
- Fournir une viande très recherchée qui pouvait servir de bien d'échange.
-Procurer un amendement précieux en produisant de la colombine (fiente de pigeon).
-Assurer au propriétaire de la ferme un grand prestige, réservé jusqu'à la Révolution aux châteaux et abbayes bénéficiaires du droit de colombier.
Il s'agit d'un pigeonnier carré de type indépendant annexe de la ferme du Grand Contras situé en bord de route. Sa présence est signalée sur le plan cadastral de Moirax de 1802. Sa construction remonte au XVIII° siècle. Les angles de l'édifice et les ouvertures sont réalisés avec un appareillage soigné de pierres calcaires taillées. L'enduit à la chaux des murs extérieures facilitait l'orientation des pigeons. De forme carrée il est surmonté d'une couverture à quatre pans revêtue de tuiles plates, qui s'élève à plus de 12 mètres. Coiffée d'un épi en terre cuite qui protège le poinçon, celle-ci repose sur une charpente en chêne avec deux enrayures* . Sa face sud est agrémentée d'une lucarne ouvragée permettant l'accès des pigeons et la façade extérieure présente deux randières **. La première en pierres de taille sculptées au niveau du premier étage, permettait aux pigeons domestiques de se reposer et les protégeait des nuisibles. La seconde en briques, située sous la génoise, avait une fonction plus décorative et permettait l'éclairage intérieur de l'édifice.
La porte du rez-de-chaussée donne accès à un local surmonté d'une pièce au sol carrelé abritant les pigeons. Ses parois intérieures, enduites à la chaux pour réfléchir la lumière extérieure, comportent un remarquable ensemble de boulins *** superposés habituellement préférés aux nids d'osier pour les domaines importants. Leur nombre était proportionnel à l'importance de l'exploitation. A cet étage subsiste également l'axe d'une échelle pivotante qui facilitait la collecte des oiseaux.
* ensemble de pièces horizontales assemblées pour maintenir une charpente.
**corniche en saillie ceinturant le pigeonnier et empêchant les prédateurs de grimper.
***nids de poterie.